Après le frelon, haro sur la chenille processionnaire

Sébastien Bertrand et Samuel Le Louët ont installé un piège sur un pin proche de l’église de Saint-Hélen. Les représentants des services techniques des communes de Dinan communauté ont pris note du procédé.

Article extrait de Ouest France

Après le frelon asiatique, c’est au tour de la chenille processionnaire. Dinan Communauté monte au créneau pour limiter la propagation de cette autre espèce invasive qui s’attaque aux résineux.

Les services techniques des communes de l’intercommunalité ont été invités à découvrir, à Saint-Hélen, les derniers pièges en matière de lutte contre cette chenille. Une information théorique et pratique proposée, lundi, par Sébastien Bertrand, de l’entreprise Breizh services, et son collègue, Samuel Le Louët.

Thaumetopoea pityocampa

C’est le nom de ce papillon de nuit, dont la chenille est responsable des dégâts sur les pins et les cèdres.

À la belle saison, il pond de 80 à 200 oeufs sur les résineux d’où naîtront des chenilles qui vont s’y installer.

Résistantes jusqu’à -15°, elles sortent de leur nid la nuit pour manger les aiguilles des pins. À la fin de l’hiver, elles descendent en procession de leur arbre pour s’installer en terre et se transformer en papillons. Un processus qui peut prendre jusqu’à cinq ans.

Attention, ne pas toucher !

Ces chenilles ont des poils urticants qui peuvent s’envoler et provoquer de graves démangeaisons.

Il est recommandé de ne pas les toucher et de ne pas tenter de décrocher leurs nids.

Un piège pour l’hiver…

Il fonctionne lorsque les chenilles descendent en procession des pins. Une goulotte, installée à la base du tronc, dirige les chenilles vers un sac rempli de terre où elles s’installeront. Il suffit ensuite de récupérer le sac et de l’incinérer.

« Un piège, bien adapté à la taille de l’arbre et bien installé, est très efficace. » En complément, penser aussi à installer des nichoirs à mésange, très friande de ces chenilles.

… et un pour la belle saison

Changement de stratégie au printemps. « On place alors des pièges à phéromones, qui vont attirer les papillons mâles de cette espèce lorsqu’ils sortent de terre. Là aussi, c’est très efficace. » Le piège limite la fécondation des papillons femelles et la propagation de l’espèce. Tous ces pièges sont en vente dans les jardineries ou sur internet.

À la charge des propriétaires

« Dinan communauté a décidé de prendre en charge les coûts de destruction des nids de frelons asiatiques, a rappelé Pascal Perrin, maire de Saint-Hélen, élu en charge du dossier au sein de l’intercommunalité. Mais pas la destruction de la chenille processionnaire. » La mise en place de pièges reste du ressort de chaque propriétaire.

L’exemple de La Richardais

« Nous intervenons régulièrement dans cette commune pour tenter d’y limiter la prolifération des chenilles processionnaires, ont expliqué les deux spécialistes. En l’espace de cinq ans, on a éliminé 80 % des nids. »

Il sera sans doute impossible de l’éradiquer complètement, « les papillons peuvent pondre leurs oeufs dans un rayon de trois kilomètres. Mais sur plusieurs années, ces pièges écologiques permettent de limiter ses dégâts ».

Bientôt les punaises de lit ?

Chenilles et frelons ne sont pas les seules espèces invasives à poser problème.

« Peut-être la conséquence du réchauffement climatique, mais aussi parce que les gens voyagent de plus en plus ! »

Dernier problème en date, les punaises de lit, sortes de puces venues des États-Unis qui infestent parfois les domiciles. La société Breizh services reconnaît être déjà intervenue à Dinan pour l’éradiquer chez des particuliers, mais aussi dans quelques hôtels.

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